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03.10.2019 • 3 minutes
Et si les transformations pédagogiques actuelles constituaient un mouvement de fond au niveau international ? C’est en tout cas ce que semble montrer une enquête menée, en septembre 2019, par le groupe Pearson : l’éditeur britannique spécialisé dans l’éducation a interrogé 11 000 élèves, âgés de 16 à 70 ans et issus de 19 pays différents, afin de connaître leur opinion sur la qualité du système éducatif et les parcours professionnels, avec une attention particulière portée sur les nouvelles technologies.
Résultat : 81 % des élèves dans le monde estiment que l’éducation est sur le point de devenir plus une « éducation en libre-service » et 76 % d’entre eux pensent que l’apprentissage virtuel va supplanter le présentiel dans l’enseignement supérieur d’ici une dizaine d’années. Parallèlement, la formation tout au long de la vie se développe, tandis que les compétences humaines prennent de l’importance.
« Nous sommes au cœur du plus grand changement économique depuis la Révolution industrielle », affirme Pearson. « La technologie, l’automatisation, la mondialisation ainsi qu’un environnement politique imprévisible affectent tout ce qui concerne notre monde, notamment le travail et l’éducation. »
Huit grandes tendances se dégagent de cette enquête.
Alors que les nouvelles technologies facilitent l’accès à l’éducation, les élèves sont poussés à être plus autodidactes : ils construisent leur propre parcours à partir de briques qu’ils combinent les unes aux autres. Quant au format et aux méthodes d’apprentissage, 80 % des apprenants en Chine, aux États-Unis, en Australie et en Europe* disent préférer les cours de courte durée ou les outils en ligne.
Passer 40 ans dans une entreprise dans laquelle on progresse étape par étape ? Le modèle a vécu. Partout dans le monde, la formation tout au long de la vie se développe : on apprend davantage au gré de ses besoins. Il en résulte des parcours professionnels moins linéaires, avec au contraire de nombreux chemins de traverse.
De plus en plus accoutumés aux nouvelles technologies dans leur vie en général, les élèves jugent celles-ci attractives et même désormais incontournables pour l’éducation : 70 % des Américains pensent par exemple que les livres imprimés vont devenir obsolètes d’ici cinq ans. La même proportion, aux États-Unis mais aussi en Europe, estime que l’intelligence artificielle a un impact positif sur l’éducation. En Chine, ce taux grimpe même jusqu’à 90 %.
Souvent jugé inadapté au marché du travail et trop coûteux, le système éducatif fait l’objet, quelle que soit la région du monde, de nombreux reproches. Qu’il s’agisse des écoles primaires et secondaire ou de l’enseignement supérieur, moins de la moitié des Européens considèrent que leur système est meilleur que celui d’autres pays. Les pays où au contraire la confiance est la plus élevée sont le Canada et l’Inde, avec environ deux tiers des élèves satisfaits.
Bien que les statistiques montrent que le diplôme universitaire est la meilleure garantie pour trouver un emploi, la moitié des élèves américains, britanniques et australiens issus de la génération Z pensent pouvoir s’en passer. L’idée que l’on peut réussir en suivant une formation professionnelle ou une école des métiers fait son chemin : 68 % des élèves sont de cet avis au niveau mondial.
Acquérir de nouvelles compétences semble à la fois d’autant plus nécessaire et possible quand l’on vit en Chine, en Inde ou en Amérique latine. Dans ces pays, les deux tiers des élèves ont cherché à le faire, soit deux fois plus qu’aux États-Unis. En Europe, seule une petite moitié d’élèves est dans ce cas. Une proportion qui tombe à un quart au Royaume-Uni.
La créativité, l’originalité, la capacité à résoudre un problème ou à faire preuve d’un esprit critique : voilà des qualités proprement humaines que les machines ne pourront jamais nous disputer. Cette conviction, partagée par une large majorité d’élèves dans le monde, n’empêche pas de reconnaître l’importance des compétences techniques, en particulier les « STEM » (STIM en français : sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) : ainsi, le codage informatique est aujourd’hui considéré comme le « deuxième nouveau langage » après l’anglais.
Cependant, les attentes grandissent vis-à-vis des universités, avec le désir de voir celles-ci mettre davantage l’accent sur les soft skills : 63 % des élèves déclarent que les établissements n’enseignent pas des compétences adaptées au marché de l’emploi.
Au-delà des actes de violence traditionnelle, les réseaux sociaux constituent un nouveau vecteur d’insécurité, à travers des actes d’intimidation en ligne. Plus largement, 69 % des Européens et 84 % des Américains considèrent que les écoles sont moins sûres qu’il y a 25 ans.
*L’enquête distingue l’Europe et le Royaume-Uni, pour lequel le groupe britannique Pearson établit des statistiques propres.
Auteur(e)
L'équipe Wooclap
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