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12.01.2021 • 7 minutes
De l’impact immédiat aux implications à long terme : nous explorons les effets de la pandémie sur l’expérience des étudiants dans une série de 4 articles.
Un an. Il est difficile de croire qu’une année entière s’est écoulée depuis que nous avons commencé à entendre parler du coronavirus. Plus difficile encore de croire que nous n’en voyons pas encore la fin. “Les écoles et les magasins vont devoir fermer pendant quelques semaines”, entendait-on en mars 2020. Un peu comme la chanson de Mariah Carey “All I want for Christmas is you” qui nous reste en tête bien au-delà des fêtes, aucun d’entre nous ne pensait que le virus resterait aussi longtemps.
En ces temps étranges, l’expérience étudiante a été un sujet central de discussion. Être un étudiant en 2020, qu’est-ce que ça signifie ? De quoi leur futur sera-t-il fait ? C’est la question à laquelle nous tenterons de répondre dans cette série composée de 4 articles, chacun abordant un aspect distinct de ce vaste sujet :
Bien. Commençons par le commencement.
Si tous les secteurs de l’économie ont été touchés par la crise, peu d’industries ont été perturbées comme l’a été le domaine de l’’éducation. La conception et la préparation des cours, les espoirs et les attentes des élèves, tout a été gâché lorsque les enseignants et les élèves ont appris que les choses allaient changer - de façon radicale et indéfinie.
En mars 2020, 22 pays avaient annoncé ou mis en œuvre des fermetures d’écoles, ce qui signifie que le Coronavirus avait déjà affecté la scolarité de plus de 300 millions d’élèves. Au total, selon la Coalition mondiale pour l’éducation de l’UNESCO, « plus de 1,5 milliard d’étudiants et de jeunes à travers la planète sont ou ont été touchés par les fermetures d’écoles et d’universités dues à la pandémie COVID-19 ».
Impact de COVID-19 sur l’éducation, données du 1er avril 2020. Tiré de https://en.unesco.org/
Bien qu’ils soient jeunes et donc moins exposés aux risques que pose le virus, les étudiants ont ressenti les effets dramatiques de la COVID-19 dès le premier semestre 2020 (Aristovnik et al., 2020). En effet, les étudiants, en particulier ceux de l’enseignement supérieur, sont ceux qui ont le plus à perdre dans cette crise. Non seulement le manque de contacts sociaux peut être préjudiciable à leur santé mentale, mais la pandémie menace également la qualité de leur éducation, et donc leurs perspectives d’avenir.
Nous allons explorer toutes ces questions, ces doutes et ces incertitudes à travers le regard d’une jeune diplômée de la London School of Economics, que nous appellerons Kate. Kate complétait un Master en relations internationales lors de l’arrivée de la pandémie, et comme tant d’autres, elle a dû faire face au stress des cours et des examens à distance, à l’accès limité aux enseignants et aux ressources, et au défi de se motiver pour étudier et travailler. Ou, comme elle le dit : « Rien de spécial ».
Des étudiants confrontés à l’incertitude : Janvier - mars 2020
Avant de devenir la pandémie dévastatrice que l’on connaît aujourd’hui, le coronavirus avait déjà fait son chemin dans l’esprit des étudiants. Le trimestre de printemps de Kate venait de commencer, fin janvier, lorsque son université lui a envoyé le premier des nombreux emails de mise à jour sur la propagation du virus. On y déclarait que le risque pour le Royaume-Uni était faible et que les activités quotidiennes se dérouleraient normalement. Mais cela allait bientôt changer.
Alors que le nombre de cas augmentait tout au long du mois de février, les étudiants n’avaient aucune idée de la date ou de la pérennité des changements dans leur école. Kate, comme tous les autres, se posait des questions. Sa seule certitude ? Un changement radical était en train d’être amorcé.
Cette “certitude de l’incertitude” allait être la chose la plus difficile à gérer pour les élèves pendant cette période. Ils comptaient sur les communications claires et opportunes de leur école, perdues dans des boîtes de réception saturées ou réparties sur plusieurs plateformes numériques. Cet afflux de messages parfois désordonnés a certes été une source d’anxiété et de stress pour les étudiants, bien que selon une enquête nationale auprès des étudiants de 2020, « 75% des étudiants à temps plein en Angleterre ont reconnu que les changements de cours ou d’enseignement avaient été communiqués efficacement ».
En fin de compte, il a été décidé que toutes les activités d’enseignement seraient dispensées en ligne pendant le reste de l’année universitaire. Les étudiants n’avaient aucune idée de la manière dont cela fonctionnerait… mais leurs enseignants n’en savaient pas plus. Les cérémonies de remise des diplômes seraient reportées, les dates et les formats des examens du semestre d’été restaient à déterminer, et, pour couronner le tout, la sortie tant attendue du jeu vidéo Cyberpunk 2077 serait à nouveau retardée.
De la salle de classe à l’écran : Mars - Juin 2020
Le passage aux cours en ligne s’est fait très brusquement, les pays ayant fermé des écoles et émis des ordonnances de maintien à domicile. Malgré les efforts herculéens de la communauté mondiale des enseignants, de nombreux cours en ligne ont laissé à désirer.
« Lors des séminaires, nous avons été encouragés à discuter et à échanger en groupe dans des salles séparées sur Zoom », explique Kate. « Tout compte fait, cela s’est bien passé, mais ce n’était pas encore la même chose que les échanges en personne, surtout lorsqu’il s’agissait de discuter de sujets sensibles comme les opinions politiques personnelles des gens. Cela a certainement étouffé une partie de la communication ».
Compte tenu de ces difficultés dans les discussions en ligne, Kate était reconnaissante que le passage à l’apprentissage à distance se soit fait le plus tard possible, car cela lui avait permis d’établir des relations personnelles avec ses pairs en face à face en amont. Ils étaient alors plus enclins à participer activement aux discussions, tandis que la distance a rendu plus difficile la connexion avec des étudiants qu’ils n’avaient jamais rencontrés auparavant.
Selon une étude menée dans un établissement d’enseignement supérieur américain, « de nombreux étudiants ont déclaré que leur capacité à travailler avec leurs pairs, à maintenir l’intérêt pour leurs cours et à éprouver un sentiment d’appartenance à la communauté du campus a souffert au cours du semestre de printemps 2020. […] Les étudiants ont également relayé l’impact négatif que l’enseignement à distance d’urgence a eu sur l’aspect social de leur apprentissage, ce qui a eu des répercussions pour eux tant sur le plan académique que socio-émotionnel ».
Une autre conclusion de cette étude a trouvé un écho chez Kate, à savoir qu’avec le passage au cours en ligne, les étudiants s’attendaient à plus de flexibilité en matière d’attentes et d’exigences dans les cours. Bien que les dates et le format des évaluations aient été revus, elle estime que les attentes et les exigences des examens auraient pu mieux refléter les conditions difficiles dans lesquelles les étudiants les affrontaient.
Au Royaume-Uni, le National Student Survey a montré une légère baisse de la satisfaction générale des étudiants par rapport à leur cours (de 84 % en 2019 à 83 %), ainsi que par rapport à l’organisation et au bon déroulement de leur cours (67 % des étudiants à temps plein en Angleterre étaient satisfaits, contre 70 % en 2019).
En revanche, dans une autre enquête, réalisée par la commission des pétitions de la Chambre des Communes, la grande majorité des étudiants qui ont répondu se sont déclarés « insatisfaits ou très insatisfaits de la qualité de l’enseignement qu’ils reçoivent actuellement ».
Enquête sur la satisfaction des étudiants, menée par la commission des pétitions de la Chambre des communes. Image tirée de https://committees.parliament.uk/publications
2020 a été une année difficile pour tout le monde, et malgré les nombreuses raisons d’être optimiste pour 2021, nous sommes toujours confrontés à une pandémie. Le confinement et la distanciation sociale font toujours partie de notre vie quotidienne, les câlins avec des proches en dehors de notre “bulle” restent interdits. Si notre santé mentale à tous en souffre, celle des jeunes est encore plus vulnérable, alors que pouvons-nous y faire ?
C’est une question que nous allons aborder dans le prochain épisode de cette série.
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Auteur(e)
Gauthier Lebbe
Content Editor @Wooclap. Mon quotidien se compose d'écriture, d'apprentissage, et de jeux de mots. Sans les mâcher, j'ai toujours le dernier !
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